Communiqués

24 avril 2020

État de la situation : 24 avril 2020

Chères collègues, chers collègues,

« Time is out of joint ». Constatant aujourd’hui que nous sommes rendus à la fin du trimestre d’hiver 2020, les mots d’Hamlet me sont revenus en mémoire. Depuis plus d’un mois maintenant, le temps s’est en effet désarticulé. Les cycles et rythmes personnels, familiaux, institutionnels ou sociaux se sont défaits et se sont enchevêtrés. L’idée d’un temps « normal » semble s’enfuir au loin, dans le passé comme dans le futur.

Nous sommes bien conscients, au Comité exécutif du SPUQ, de tout ce qu’implique cette déstructuration des temporalités, cet état d’exception dans lequel nous sommes plongés, à l’UQAM comme à travers le Québec, nous savons ce que cela entraîne comme stress, surcharge de travail, difficultés quotidiennes à cumuler télétravail et charges personnelles ou familiales, relance constante de la planification, etc. Les éléments du message de cette semaine touchent essentiellement à ces enjeux.

Lettre d’entente : il y a trois semaines, déjà, nous avons proposé une lettre d’entente en Comité des relations de travail afin d’établir, noir sur blanc, que l’exceptionnelle situation de pandémie et de confinement ne saurait d’aucune manière entraîner de précédent, quant au plein exercice de la liberté pédagogique des professeur.es et maîtres de langue et quant à leurs droits de propriété intellectuelle. Nous ne souhaitons pas que la crise actuelle puisse servir de cheval de Troie pour des mesures contraignant ultérieurement les professeur.es et maîtres de langue à donner des cours en ligne ou à partager leur matériel sans leur consentement. Aucune réponse claire n’a encore été apportée par les représentantes de la Direction à cette proposition de lettre d’entente, malgré les demandes répétées des représentant.es du SPUQ. Nous allons donc revenir à la charge.

Automne 2020 : nous avons été mis au courant de démarches entreprises, dans certaines facultés, départements ou programmes, pour anticiper une rentrée d’automne 2020 se déroulant entièrement ou très majoritairement en ligne.

Nous avons abordé cette question, lors de la rencontre de mardi dernier (21 avril) avec la Direction et nous avons alors accepté de participer à un groupe de travail composé du Vice-recteur à la vie académique (VRVA), de la Vice-rectrice à la recherche, à la création et à la diffusion (VRRCD), ainsi que des président.es des syndicats des chargé.es de cours (SPPEUQAM) et des employé.es-étudiant.es (SETUE). Ce groupe de travail a pour mandat de se pencher sur la session d’automne 2020 ainsi que sur le déconfinement (dont l’accès aux locaux de l’UQAM, bureaux et laboratoires en particulier). Tant que les travaux de ce groupe n’auront pas avancé et que les propositions au sujet de l’automne 2020 n’auront pas été soumises à la discussion de la Commission des études puis du Conseil d’administration, toute décision locale serait une initiative prématurée, susceptible d’entraîner des malentendus ou démentis, voire d’enfreindre les règlements et conventions collectives.


Rappelons pour mémoire :

1. que l’incertitude quant à la possibilité, ou non, d’un déconfinement des écoles primaires et secondaires, en mai ou juin, est encore très grande, en particulier pour la grande région montréalaise, et de même pour les services de garde;
2. que l’incertitude quant à la possibilité, ou non, d’une rentrée partielle, à l’université, de certains cours-ateliers de l’été 2020, plus tard cet été, est elle aussi fort grande. Cependant, cette éventualité est envisagée : voici, à cet effet, un extrait de la réunion de vendredi dernier (17 avril) entre les représentant.es des syndicats et le Ministre de l’Éducation et de l’enseignement supérieur (MEES): « Il [le Ministre] veut que le trimestre E2020 ait lieu mais en non-présentiel. Lors de la discussion il s’est néanmoins montré ouvert à du déconfinement partiel pour des ateliers et labos, sujet à l’approbation de la santé publique »;
3. qu’aucune directive précise n’a été établie au sujet de la session d’automne par le MEES;
4. que le budget définitif du Gouvernement du Québec n’a pas été adopté et est en fait en révision; que les crédits alloués au Ministère de l’éducation et de l’enseignement supérieur n’ont de ce fait pas non plus été adoptés, ce qui suscite évidemment une grande incertitude quant au budget 2020-2021 de l’UQAM;
5. qu’il n’y a pas encore eu de répartition officielle des enveloppes de charges de cours de l’année universitaire 2020-2021.
   
   Au cours des prochaines semaines, nous en saurons davantage sur le budget du Gouvernement du Québec, sur le budget de l’UQAM, sur les enveloppes de charges de l’année 2020-2021. Pendant ce temps, le groupe de travail sur l’automne 2020 et le déconfinement aura avancé ses travaux et des décisions auront été prises par la Commission des études et le Conseil d’administration.
   
   En attendant, les choix de cours de l’automne 2020 devant figurer dans la tâche d’enseignement des professeur.es doivent être effectuées en fonction des commandes de cours établies par les comités de programme. Si jamais des choses changent, quant à la liste des cours offerts à l’automne, quant aux scénarios ou au calendrier de l’automne 2020, il sera tout à fait possible, comme c’est toujours le cas, de réviser les tâches d’enseignement. L’essentiel, du point de vue du respect des conventions collectives et du déroulement des opérations, est de compléter l’opération avant le 25 juin prochain. Ceci nous laisse encore plusieurs semaines.
   
   Par conséquent : laissons le groupe de travail analyser les différents scénarios pour l’automne 2020, en fonction des informations ou directives venues du MEES. Le Comité exécutif du SPUQ consultera les directions de programme et de département, afin d’alimenter la réflexion du groupe de travail. Dans cette opération, comme dans nos activités quotidiennes, le Comité exécutif aura à cœur de protéger les conditions de travail des professeur.es et maîtres de langue, en particulier la liberté académique, ainsi que de veiller à la santé et à la sécurité physique et mentale du corps professoral comme de la communauté uqamienne.
   
   Fonds d’aide d’urgence : depuis l’assemblée d’information tenue le 9 avril dernier, les professeur.es et maîtres de langue ont donné avec générosité au fonds d’aide d’urgence et le SPUQ, conformément aux engagements pris par le Conseil exécutif, a donné un montant équivalent aux dons individuels portés à notre connaissance. Tant et si bien que nous en sommes actuellement à un total de près de 70 000 $, montant représentant des dons individuels de près de 30 000$ et un don « collectif », via le budget du SPUQ, de 40 000$. Un grand merci à vous!
   
   Ajoutons enfin que vous trouverez, ci-contre, deux documents. Le premier est un petit rapport rassemblant les principaux constats du sondage effectué auprès de vous, au début d’avril au sujet du télétravail en situation de confinement. Le second est la lettre que la Table des partenaires universitaires (TPU) a adressée hier, le jeudi 23 avril, au ministre de l’Éducation et de l’enseignement supérieur. La TPU rassemble les syndicats d’employé.es et les associations étudiantes universitaires. Nous y sommes représentés par la FP-CSN ainsi que par la FQPPU. Cette lettre souligne l’importance cruciale que revêtent les savoirs universitaires pour permettre à la société québécoise d’affronter, de traverser et d’analyser la crise actuelle comme celles qui risquent de survenir, et elle plaide pour un financement public adéquat et prévisible des universités.
   
   
   Solidairement,
   
   
   Michel Lacroix
   
   Au nom du Comité exécutif du SPUQ

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