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25 février 2010

« Pacte pour le financement concurrentiel des universités » : prise de position du SPUQ

 

Le Comité exécutif du SPUQ s’élève vivement contre le « pacte pour le financement concurrentiel des universités »  diffusé par un groupe de seize personnalités qui usent de leur influence politique pour encourager le gouvernement du Québec à modifier les règles de financement des universités québécoises.
 
Ce « pacte » invoque la concurrence, l’efficacité et la pertinence des programmes pour justifier le déplafonnement des frais de scolarité et proposer des modalités de financement modelées sur le système universitaire nord-américain. Les effets néfastes qu’entrainerait son adoption sont nombreux (concurrence accrue entre les universités québécoises, création d’universités d’élite, accroissement de l’iniquité sociale). De plus, loin de favoriser l’accessibilité aux études supérieures, les mesures préconisées ajouteraient un fardeau financier supplémentaire qui aurait pour conséquences un accroissement de la dette personnelle de chaque étudiant et une augmentation prévisible des abandons.
 
En invoquant la nécessité d’adapter nos universités à l’économie du savoir, les auteurs de ce manifeste endossent une vision purement économique de l’enseignement universitaire, qui réduit le savoir à une marchandise. Cette vision étroite, qui consiste à comparer la performance de nos universités avec celle des institutions anglophones, reste totalement aveugle à la spécificité de la culture québécoise. Le choix de la société québécoise, pendant les années 1960, de considérer l’éducation comme un droit plutôt qu’un privilège aux mieux nantis ou un cadeau aux plus méritants s’inscrit dans la vision d’une émancipation collective nécessaire. En favorisant la compétitivité, ce « pacte » endosse le contraire et exacerbe l’individualisme et l’élitisme au nom de la performance économique.
 
Le rôle de l’université au Québec est de valoriser l’éducation, d’ouvrir les horizons, de susciter des vocations, de propager les valeurs citoyennes, et de protéger le fait français en Amérique. Cette mission sociale demeure essentielle et prend toute sa signification dans le contexte actuel dominé par le discours économique. Le comité exécutif du SPUQ soutient que seul un réseau d’universités publiques intégrées peut assurer cette mission vitale qui consiste à former les citoyens responsables de demain et réitère la nécessité d’une consultation publique sur le système universitaire québécois (États généraux).
 
 
Le Comité exécutif du SPUQ