SPUQ
 

Nouvelles et communiqués
La négociation du printemps a échoué - Celle de l'automne augure mal.
Retour à la liste

Communiqués

27 juin 2000

La négociation du printemps a échoué - Celle de l'automne augure mal.

Les conséquences de l’échec : un déficit accru de 3 millions

La date butoir du solstice d’été est désormais franchie sans qu’une entente ait été conclue dans la négociation pour le renouvellement de notre convention collective. Tout est maintenant reporté à l’automne. Malgré une ultime tentative du SPUQ, le 20 juin, pour relancer les négociations, l’administration intérimaire n’a pas répondu à l’ouverture que nous avons faite. Et les perspectives d’un règlement rapide à l’automne sont d’autant plus minces qu’elle entend préparer un projet patronal complet comportant tout un ensemble de reculs, comme l’élimination des dégrèvements pour l’encadrement de mémoires et de thèses, une charge annuelle normale de cinq cours au lieu de quatre, la réduction du nombre et l’autofinancement des congés sabbatiques, la remise en question du français comme seule langue d’enseignement, etc. Les conséquences de cette occasion ratée du printemps et de l’impasse à prévoir pour l’automne sont graves.

En s’accrochant à son inacceptable proposition d’une moyenne cible de 43 et d’une modulation forcée de la tâche et en refusant la contre-proposition raisonnable soumise par le syndicat, l’administration intérimaire se tire dans le pied et nous entraîne dans le gouffre avec elle. En l’absence d’une entente, c’est la convention collective actuelle qui demeure en vigueur avec toutes ses dispositions, dont la moyenne cible de 34. Même dans l’hypothèse optimiste d’un règlement à l’automne, il serait alors trop tard pour modifier à la hausse la moyenne cible de 34 pour la session d’hiver. Par son refus de la proposition syndicale de la porter à 37 à la session d’automne et à 39 par après, l’administration intérimaire se rend responsable d’un déficit accru de 3 millions de dollars pour l’année 2000-2001. Une véritable incurie.


L’objectif suicidaire d’une moyenne cible de 43

L’objectif de porter la moyenne cible à 43 étudiants par groupe-cours au premier cycle, clé de voûte du projet patronal, est tout aussi irréaliste que suicidaire. Construite en fonction d’une pédagogie des petits groupes, l’UQAM ne possède pas les locaux appropriés pour accueillir le nombre accru de grands groupes qui en résulterait. Faudra-t-il en reconstruire les murs pour l’adapter au choix arbitraire du chiffre magique de 43? Et à quel coût?

L’objectif d’une moyenne cible de 43, on le sait, est le corollaire obligé d’une autre opération suicidaire qui se déroule présentement à l’UQAM, l’opération " révision de la programmation " qui, sur injonction du ministre de l’Éducation dans le cadre de sa politique de financement fondée sur les " contrats de performance ", désigne l’épuration des programmes comme une condition de l’obtention du financement gouvernemental. Ainsi, la diversité des cours offerts, qui jusqu’à maintenant était un indice de la richesse de nos programmes et de leur capacité d’attirer vers nous les étudiants, serait devenue une tare dont il faudrait se défaire. Mais en procédant à cette épuration menée sur fond d’assainissement budgétaire, ne sommes-nous pas engagés dans une opération dont le résultat est voué à être exactement le contraire de celui qui est recherché? N’allons-nous pas occasionner une désaffection étudiante à l’égard de programmes appauvris, et par conséquent une aggravation de notre situation budgétaire en raison d’une baisse d’effectifs qui s’en suivrait?

Il est absolument désolant de voir l’administration intérimaire obtempérer en fidèle exécutante aux diktats ministériels. Les autres universités ayant, à son dire, une longueur d’avance sur nous dans la voie de la " rationalisation ", il faudrait faire vite pour les rattraper. Dans l’opération en cours qui vise tous les programmes, on oublie même que bon nombre de comités de programme ont déjà de leur propre chef effectué au cours des dernières années l’opération de révision qu’on leur demande aujourd’hui de refaire, surestimant de ce fait les résultats qu’on peut réellement en escompter. Exprimant un jugement à l’égard du prétendu retard à rattraper par l’UQAM en matière de rationalisation, le doyen de la Gestion académique regrettait récemment que " tout ce qu’on a réussi à faire jusqu’à maintenant a été de geler les inscriptions à un programme, celui du baccalauréat en physique ". Quelques semaines après ces étonnants propos, il faudra plutôt prendre acte de ce triste fleuron de l’histoire de l’UQAM qu’est la récente décision d’amorcer finalement le processus de fermeture du Département de physique, ce que les administrations précédentes avaient vainement tenté de réaliser pendant plusieurs années. Dans la logique de la course à l’épuration, qui sera la prochaine victime?


L’administration doit prendre fait et cause pour les professeurs

Doublant de vitesse les autres universités, l’Université de Montréal a rendu public le " contrat de performance " qu’elle entend proposer au ministre Legault. Prenant résolument fait et cause pour ses professeurs, elle établit, à partir de " données internes ", à 14,6 crédits ou à l’équivalent de 5 cours la charge annuelle moyenne d’enseignement des professeurs réguliers, définie comme comprenant " l’enseignement collectif " et le " tutoring ". Dans une comparaison graphique de cette charge annuelle moyenne d’enseignement avec celle des autres universités québécoises, le document de l’UdM présente l’UQAM comme arrivant en queue de liste avec 10 crédits ou l’équivalent de 3,3 cours, ne devançant que les autres constituantes du réseau de l’UQ. Notre tâche moyenne d’enseignement en somme ne serait équivalente qu’aux deux tiers de celle de nos collègues de l’UdM.

Le moins qu’on puisse dire est qu’on est en droit de s’attendre à ce que l’administration de l’UQAM prenne elle aussi fait et cause pour ses professeurs et intervienne publiquement pour rectifier la fausse impression véhiculée par une telle présentation qui fait abstraction des particularités de notre université. En guise de réplique à ce genre de comparaisons piégées, rappelons en particulier qu’à l’UQAM les directions de département et de programme sont assumées non par des cadres comme à l’UdM, mais par des professeurs qui demeurent membres de l’unité d’accréditation syndicale et dont les dégrèvements sont assumés à même la tâche professorale départementale globale. Il y a là une incidence négative évidente sur le calcul de la tâche annuelle moyenne d’enseignement qui, si elle n’est pas prise en compte, laisse croire que nous travaillerions moins à l’UQAM qu’à l’UdM. Pourtant, loin d’agir dans le sens d’un juste rétablissement des faits sur la place publique, l’administration intérimaire, par son attitude actuelle à l’égard du renouvellement de notre convention collective, a plutôt contribué jusqu’ici à accréditer cette fausse impression, desservant non seulement le corps professoral, mais l’UQAM dans son ensemble.


Par SPUQ interposé, Legault ne vise-t-il pas l’UQAM?

L’administration intérimaire nourrit ainsi la prétention de l’ex-rectrice Leduc, reprise par le ministre Legault, à l’effet que la source des difficultés financières de l’UQAM serait la convention collective du SPUQ plutôt qu’un financement chronique inadéquat qui tend à se perpétuer malgré l’engagement ministériel à l’effet contraire. Mais n’y a-t-il pas en fait anguille sous roche dans cette obstination ministérielle à mettre au pas l’UQAM par SPUQ interposé? Les normes du refinancement proposé par le ministre Legault ne tendent-elles pas, à l’ère d’une mondialisation aux exigences desquelles on ne pourrait que se soumettre, à dévoiler un plan non annoncé de restructuration du paysage universitaire québécois qui ne laisserait de place à Montréal qu’à une seule grande université francophone dite " de recherche ", et qui reléguerait l’UQAM au niveau d’une université de second rang, vouée d’abord à l’enseignement de premier cycle?

Voilà le véritable enjeu, dont la solution ne passe pas par des attaques contre la convention collective du SPUQ. Nous renouvelons donc notre appel à l’administration en faveur d’un règlement immédiat sur la base de la contre-proposition syndicale du 12 juin, et d’une action concertée de toutes les composantes de notre université pour en défendre le maintien et l’intégrité et obtenir le financement auquel elle a droit.

Ni le gouvernement en place, ni son ministre de l’Éducation n’ont reçu de la population du Québec le mandat de porter atteinte à la vocation de l’UQAM comme université complète. Nous avons la responsabilité tous ensemble de le leur rappeler. Voilà ce à quoi nous devons sans délai nous employer.


Le Comité exécutif du SPUQ

Coordonnées

Adresse postale :
C.P 8888
Succursale Centre-ville,
Montréal, Québec, H3C 3P8

Adresse géographique :
1255, rue Saint-Denis
Bureau A-R050
Pavillon Hubert-Aquin

Téléphone : (514) 987-6198
Télécopieur : (514) 987-3014
Courriel : spuq@uqam.ca
© Syndicat des professeurs et professeures
de l'Université du Québec à Montréal