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Avis du Comité exécutif du SPUQ sur les changements proposés par le recteur dans son allocution au Conseil d'administration.
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Communiqués

13 septembre 2001

Avis du Comité exécutif du SPUQ sur les changements proposés par le recteur dans son allocution au Conseil d'administration.

Le 21 août dernier, le nouveau recteur de l’UQAM, Monsieur Roch Denis, s’adressait aux membres du Conseil d’administration pour faire part de propositions relatives à l’organisation et au fonctionnement de la direction. Cette question a été inscrite à l’ordre du jour des réunions de septembre de la Commission des études et du Conseil d’administration, le recteur ayant souhaité entre-temps partager le fruit de sa réflexion avec l’ensemble de la collectivité en diffusant le texte de son allocution sur le site Internet de l’UQAM.

Dans la foulée de son engagement à œuvrer à la relance de l’UQAM, les premiers changements proposés au niveau du rectorat et de l’équipe de direction veulent assurer un « virage académique » : regroupement de toutes les activités d’enseignement, de recherche et de création dans un vice-rectorat à l’enseignement, à la recherche et à la création; création d’un vice-rectorat exécutif pour seconder le recteur dans l’administration générale de l’Université. Pour le recteur, ces deux changements ont pour objectif de reconnaître la place centrale à la fonction académique et de lui permettre de jouer son rôle de rassembleur et d’ambassadeur.


La réorganisation du rectorat et des vice-rectorats

Le Conseil exécutif du SPUQ, dans le plan d’activités qu’il a adopté pour l’année 2001-2002 (voir le texte aux pages 4 à 7 du présent SPUQ-Info), a clairement exprimé son option « pour une UQAM académique et démocratique » et s’est dit favorable à la reconstitution du Vice-rectorat à l’enseignement, à la recherche et à la création, auquel seraient adjoints deux vice-rectorats associés, l’un pour l’enseignement, l’autre pour la recherche et la création. Ce serait là un signe tangible que « les fonctions d’enseignement, de recherche et de création représentent le cœur de l’université, sa raison d’être », pour reprendre les propos du recteur.

Le Conseil exécutif, allant plus loin que le nouveau recteur, s’est aussi prononcé en faveur d’autres changements au niveau de la direction qu’il nous apparaît utile de prendre en considération. Dès maintenant, il faut envisager la scission de l’actuel Vice-rectorat aux ressources humaines et aux affaires administratives (VRRHAA), de manière à bien distinguer les responsabilités en matière de gestion du personnel et celles relatives aux affaires administratives et financières. Par ailleurs, il convient de procéder à la dissolution du Vice-rectorat aux services académiques et au développement technologique (VRSADT) et à l’intégration des services et directions qui le composent dans les autres vice-rectorats, et en priorité dans le Vice-rectorat à l’enseignement, à la recherche et à la création. Le VRSADT, malgré son titre, n’a pas su au cours des années se mettre au service de la vie académique, mais a plutôt pris de nombreuses initiatives qui ont exercé des pressions indues sur la qualité de celle-ci.


Le recteur : premier ambassadeur de l’UQAM

Soucieux de répondre aux attentes de plusieurs en ce qui a trait au rôle d’ambassadeur du recteur, ce dernier propose des modifications à ses propres responsabilités et la création d’un poste de vice-recteur exécutif. Entre autres modifications à ses fonctions, le recteur propose de confier la présidence de la Commission des études au titulaire du Vice-rectorat à l’enseignement, à la recherche et à la création. Pour le Comité exécutif du SPUQ, si le recteur veut pleinement jouer son rôle de rassembleur et être l’artisan du virage académique qu’il propose, il lui faut continuer à assurer une présence significative à l’instance où doit se penser et s’articuler la mission académique de l’UQAM. En étant présent à la Commission des études, au cœur des débats académiques à l’interne, il ne pourra qu’en jouer mieux son rôle d’ambassadeur à l’externe. La personne titulaire du Vice-rectorat à l’enseignement, à la recherche et à la création pourrait par ailleurs présider la Sous-commission des ressources, plutôt que de confier cette responsabilité au vice-recteur associé aux études, comme le proposait le recteur le 21 août dernier, indiquant du coup la disparition du Décanat de la gestion académique, mesure souhaitée et attendue avec laquelle nous sommes entièrement d’accord.

La brièveté du passage consacré dans l’allocution du recteur à illustrer la nouvelle fonction de vice-recteur exécutif laisse entrevoir deux conceptions différentes : un vice-recteur principal, un recteur-bis, exerçant « des fonctions de coordination et de concertation auprès des vice-recteurs et du secrétaire général »; ou un vice-recteur délégué qui prendrait « en charge la planification stratégique de l’Université » et à qui le recteur confierait « certains grands dossiers institutionnels transversaux ». Pour le Comité exécutif du SPUQ, le vice-recteur exécutif ne peut pas être le primus inter pares; dans une université dont le centre et le cœur est la vie académique, c’est le vice-recteur à l’enseignement, à la recherche et à la création qui est le primus inter pares, d’autant que sa légitimité se fonde sur un processus de désignation où les autres pairs que sont les professeures et professeurs exercent une voix prépondérante. Ceci dit, le Comité exécutif du SPUQ accueille plutôt favorablement l’idée de la création d’un tel poste dont le titulaire se verrait confier des dossiers spécifiques, mais qu’il faudrait désigner d’une appellation plus conforme à la langue française et à la fonction précise qu’elle représente.

Dans son allocution, le recteur n’aborde pas le rôle et la fonction des instances académiques au sein de l’UQAM, centrant son propos sur la réorganisation de la direction et quelques autres initiatives allant dans le sens du virage académique qu’il invite la collectivité à prendre. Par exemple, il propose la création d’une « Revue institutionnelle d’études et d’analyses sur les enjeux de l’enseignement, de la recherche et de la création ». On ne peut qu’être d’accord avec une telle initiative qui a pour « but de créer une tribune de discussion et de rayonnement » de la fonction académique, puisque nous avons un urgent besoin de nous doter d’outils qui favorisent la discussion et le débat d’idées au sein de cette université.


Redonner à la Commission des études
les outils nécessaires à son fonctionnement


Pour le SPUQ, la discussion et le débat d’idées sont essentiels au sein des instances académiques si l’on veut recentrer l’UQAM sur sa fonction académique. La revalorisation de la vie académique est indissociable d’un renouvellement de la vie démocratique dans les instances et d’une revitalisation de la participation de l’ensemble des professeures et professeurs dans tous les aspects de la vie universitaire, en particulier à l’égard des questions académiques. C’est ce que n’hésite pas à affirmer le Conseil exécutif dans le Plan d’activités du SPUQ pour l’année 2001-2002 qui, dans cette optique, propose de doter la Commission des études de deux sous-commissions ou comités permanents, pour la recherche et la création d’une part, pour la programmation d’autre part. Ces propositions sont à rapprocher de celles du recteur qui parle d’un Comité institutionnel des affaires internationales et d’un Comité institutionnel de la recherche.

Nous sommes fortement convaincus qu’avec l’opération de décentralisation à l’UQAM et la disparition des sous-commissions académiques (études de premier cycle; études de cycles supérieures et recherche), les professeures et professeurs ont perdu des lieux indispensables à l’exercice des débats académiques dans un contexte de collégialité. Du coup, ce qui a été perdu, ce sont des lieux pour débattre d’enjeux intersectoriels et transversaux et pour articuler une nécessaire cohérence institutionnelle. Les conseils acadé-miques ne peuvent, par définition, jouer ces rôles, même si on a prétendu que leur création rendait obsolètes les sous-commissions académiques, puisque les conseils académiques devaient en exercer les fonctions. Après quelques années de ce régime, force est de constater que la Commission des études a alors perdu des outils essentiels à son bon fonctionnement et que le vide laissé par la disparition des sous-commissions académiques a été occupé par les seuls vice-rectorats académiques et les bureaux et services dont ils ont été dotés.

S’il n’y a plus aujourd’hui, avant que les dossiers académiques ne soient présentés à la Commission des études, le passage obligatoire que craignaient plusieurs par les sous-commissions académiques, la Commission des études n’en reçoit pas moins l’avis prépondérant des vice-rectorats, qui s’ajoute aux propositions acheminées par les Conseils académiques et parfois en diffère radicalement, mais surtout qui s’appuie essentiellement sur la lecture et les analyses du personnel des vice-rectorats, à l’écart de toute considération émanant d’un débat professoral entre pairs issus des différents secteurs de l’université. Ces nouvelles façons de faire vont totalement à l’encontre des pratiques académiques et collégiales traditionnelles de l’UQAM et, partant, ne peuvent assurer la cohérence institutionnelle dont la Commission des études doit être garante.
Ainsi, quand le recteur, dans l’optique de replacer la fonction académique au centre de l’université, propose la création de deux comités institutionnels, nous ne pouvons que prêter une oreille attentive, si le but est de redonner aux professeures et professeurs, en raison de leurs responsabilités en matière d’enseignement et de recherche, le rôle prépondérant qui leur revient dans la vie académique de l’université. Cependant, il apparaît fondamental, dans la perspective de revaloriser le rôle de la Commission des études, que tout comité institutionnel, comité permanent ou sous-commission, selon l’appellation qui sera retenue, ait pour fonction de donner des avis et d’acheminer des projets de résolution à la Commission des études et non au seul Vice-rectorat à l’enseignement, à la recherche et à la création. Le Conseil exécutif du SPUQ s’est prononcé, pour sa part, en faveur de deux sous-commissions ou comités permanents : la recherche et la création d’une part, qui rejoint l’idée expri-mée par le recteur d’un Comité institutionnel de la recherche; et la programmation à tous les cycles, d’autre part.


Un débat à poursuivre

En conclusion, le Comité exécutif du SPUQ tient à souligner sa satisfaction devant l’intention exprimée par le nouveau recteur de replacer la fonction académique au centre de l’université. Globalement d’accord avec ses propositions d’organisation de la direction, nous avons cependant tenu à apporter dans le présent avis des nuances importantes quant au rôle du recteur à la Commission des études et quant à la création d’un poste de vice-recteur exécutif. En outre, nous suggérons d’aller plus loin dans la réorganisation des autres vice-rectorats (scission du VRRHAA et dissolution du VRSADT) et de traduire le virage académique par un renforcement de la Commission des études en la dotant des moyens appropriés.

Nous n’avons pas jugé nécessaire de nous prononcer sur toutes les facettes des propositions du recteur, estimant que le débat doit s’amorcer et se poursuivre avec toutes les composantes de l’université.

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