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Communiqués
7 juillet 2008
Réponse à l'article d'Allaire-Toulouse «Des leçons à tirer de l'épisode UQAM»
Vous trouverez ci-dessous la réplique du 2e vice-président du SPUQ, André Breton, au lendemain de la parution de l’article d’Yvan Allaire et Jean-Marie Toulouse (Des leçons à tirer de l’épisode UQAM, Le Devoir 30 juin 2008).
Ce texte a été publié dans Le Devoir du 10 juillet 2008.
D’un rapport à l’autre
La table était mise pour un retour en force du Rapport de l’IGOPP sur la gouvernance des universités à la suite du Rapport du Vérificateur général du Québec sur les principaux facteurs des pertes de l’Université du Québec à Montréal. Dans Le Devoir du lundi 30 juin, le président du conseil de l’Institut sur la gouvernance d’organisations privées et publiques, M. Yvan Allaire, et l’ex-directeur de l’École des hautes études commerciales (HEC), M. Jean-Marie Toulouse, auteur du rapport qui porte son nom, ne s’en sont pas privés.
Que dit le Vérificateur général à propos de la gouvernance, sinon que toute la chaîne de ce qu’il a appelé, en conférence de presse, des « pare-feu » n’a pas fonctionné? Du Conseil d’administration de l’UQAM à son comité de vérification, du siège social de l’Université du Québec à son Assemblée des gouverneurs, du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport à celui des Finances et du Conseil du trésor, l’avarie a eu la partie trop facile!
Mais de prétendre, comme le fait le tandem Allaire-Toulouse, qu’une majorité de membres « indépendants » au Conseil d’administration aurait permis à l’UQAM d’éviter le dérapage est tendancieux. Les estropiés de Norbourg, Nortel, Enron ou Société Générale de ce monde savent que la gouvernance et, plus largement, le cadre réglementaire du « privé » ne leur ont pas assuré la protection attendue. Que dit l’IGOPP de la composition de leur conseil d’administration?! Pour ce qui est de la transparence, faudra aussi repasser…
L’université n’est pas une entreprise, et le modèle de gouvernance d’une institution sociale vouée à la transmission et au développement des connaissances devra toujours s’apparenter à la gestion d’un service public. Convenons avec MM. Allaire et Toulouse que « la composition du conseil d’administration a une importance critique » : qui donc n’a participé qu’à 62 % des réunions du CA de l’UQAM entre 2002 et 2006 (paragr. 251 du Rapport du Vérificateur général), sinon les membres externes que l’IGOPP qualifie d’« indépendants »? Et avec un taux d’absentéisme de 100 % pour le comité de vérification du CA (aucune réunion portant sur les projets immobiliers entre l’automne 2003 et l’automne 2006), le discrédit des membres externes est patent.
Non! Messieurs de l’IGOPP, Madame la Ministre, les déboires de l’UQAM ne doivent pas servir à dénaturer les universités québécoises en les assujettissant au modèle entrepreneurial d’un conseil d’administration issu des grands actionnaires.
André Breton, 2e vice-président du SPUQ
Syndicat des professeures et professeurs de l’UQAM